7 avr. 2019

les hauteurs




j'ai eu du mal à pousser la porte, les gonds ont un peu rouillé, il y a des toiles d'araignée, de la poussière, du silence. je n'ai pas poussé  la porte depuis longtemps. dedans des graines ont germées, des racines ont germées, des mots ont germés, des peaux ont germés, des fils ont germés.
le courant d'air qui glisse entre mes doigts tourbillonne dans la petite pièce, agite les jeunes pousses et murmure - grow ...  groooooooow      up. la fillette sautille dans les poussières qui flottent dans la lumière, les lambeaux d'enfance résistent, entre mes doigts ils repoussent encore, et encore. sous ses paupières d'adolescente, ils s'agitent encore, et encore. à petits points les lambeaux d'elle, de moi, avalent les hauts plafonds.


Clip vidéo réalisé pour Higher Ceilings écrit et interprété par Alvarez
Animation brodée et dessinée, montage par Hélène Loret - Hic et Nunc
Danse par Lalou Denais
Production et étalonnage par Macha Ovchtinnikova

2 déc. 2018

miettes



14. je ne comprends pas où
15. déjà presque 9 heures, et
10. la haine la haine  la laine
11. ce matin, quand elle a ouvert
4. je reprends
13. tôt, tôt, tôt. hop là. l'eau
14. les cahiers, ça va, ça vient.
17. ciel grisâtre.
18. brume. givre et gel.
10. aujourd'hui, je dois vraiment
18. "quand nous obéissons à une personne en raison de
10. dernier jour de
19. tôt le matin
10. vais-je arriver à
11. samedi matin. le rayon
13. rien écrit hier. j'ai lu
18. ah ! mais ?!
8. ce n'est pas tôt le matin mais c'est encore le matin
10.       19h ? je
18. à la maison
23. il est gris et venteux
30. j'ai horriblement mal aux yeux et autour (...) ces sensations

30 mars 2018

les allers retours





des lambeaux de moi se décollent, c'est un peu douloureux, tout-à-fait fascinant, je me prends un peu les pieds dedans, je ne me reconnais plus vraiment, je ne sais plus trop où je suis . j'ai raté un train, oublié une identité, fait deux allers-retours coup sur coup pour paris, un aller-retour d'ici à charleroi, le soleil couchant sur la sambre a comme mangé les gens sur le quai, un aller-retour de l'atelier à la galerie, le train pour paris, je me suis perdue dans la foule, j'ai retrouvé mon souffle un instant entre deux mailles (l'idée de voler un ou deux Minimes de S.Hicks m'a effleurée), j'ai marché, j'ai marché, je me suis endormie bien trop tard, la pluie sur les toits gris, j'ai emprunté un parapluie, j'ai marché, j'ai marché, je me suis perdue, encore, encore, et encore, j'ai raté deux rendez-vous, mais ramassé deux caisses à vins vides parfaites, j'ai marché, j'ai marché à côté de moi, j'ai perdu mon ombre, et les mots, j'ai pris le train, j'ai dormi, pas dormi, les yeux ouverts dans le noir, j'ai attendu que le merle chante pour penser que le jour était de nouveau là, j'ai écrit, j'ai écrit, j'ai écrit, je me suis regardée écrire, je me suis demandée qui j'étais, j'ai pensé que j'étais un mensonge, j'ai flotté, j'ai fait un aller-retour d'ici à amiens, la porte était close, j'ai pensé trop tard plus tard qu'ils ne devaient pas être si loin, j'ai raté un rendez-vous, je marche, je marche, les lambeaux se détachent, je ne ressemble plus à rien, ni à mon père, ni à ma mère, ni à moi enfant, ni à moi vieille, ni à un oiseau, ni à un brin d'herbe,  je me sens très vide, vacante, flottante, le chat s'étire, le merle chante le jour qui s'éteint, le ciel s'étire,  le jour chante le merle qui s'éteint, je me demande, non, rien


10 janv. 2018

phare


oh ce blanc
la peau dans l'air glacial
cette nuit j'ai travaillé jusqu'à plus soif


21 déc. 2017

toile








nouer et divaguer et errer des mots sur la peau, les mots sous la peau, même la brume . je m'assois sur la couverture bleu. je regarde la racine nouée,  voilà un crapaucorne. je glisse sur le miroir, derrière les chemins divaguent. hétérotopie. sur les valises, nous accumulons les chaussettes épaisses, les pulls de laine, les promesses de blanc. je goûte le solstice comme un glaçon enrobé de pâte d'amande. la jolie me dit : attends, je te montre par la fenêtre. elle m'emmène par la petite lucarne qui nous relie d'un bout à l'autre du monde : c'est blanc et si épais. la neige chez elle la pluie ici. le crapaucorne me fixe de son oeil torve. je noue des fils. je divague entre les mots et dans la brume de la route. je noue les petites tempêtes. je tiens fermement le fil, pourtant je divague, je flotte dans la marge. J'ai parfois le sentiment d'être en apesanteur dans un autre espace-temps, parfois le fil me retient, me ramène, un regard m'ancre de nouveau au sol. je laisse du lest en arrière, je marche dans les mots, je marche sur les mains dans la matière, je tire mon oreille, même mes cheveux. j'apprends des mots, je les tends sur ma peau, je caresse des territoires familiers que je ne connais pas.

2 nov. 2017

cartes postales










entre les gris et les ocres, nous avons marché. Sur un quai, un campo, un pont, des rencontres. Un verre de rouge ici, un de prosecco là. Dans des palais, des cloîtres, des bâtiments de briques, des rencontres pour l'âme, la main et le coeur. 

4 oct. 2017

vague


je compte les jours, avec la vague impression de flotter entre deux eaux - alors quoi, un espace vide (le vide, j'en connais un rayon, je le pratique, je le reconnais aussi chez les autres, dans les mots, dans les yeux, dans les corps, et je le crains, combien de fois je me suis retrouvée coincée en haut d'un escalier parce que le vide m'avait sauté à la gorge, planté ses crocs dans ma chair, secoué mon coeur dans tous les sens). je suis rentrée hier, je ne flottais pas, j'avais du plomb dans les poches et dans le crâne. je ne supporte plus le bruit ininterrompu et ils étaient particulièrement bruyants, sourds à mes exigences de moins de décibels (s'il.vous.plaît), faut-il que je sois impolie pour qu'ils chuchotent. P et L étaient ailleurs, un spectacle en préparation, l'ouverture du festival, ce sera joyeux. j'ai erré sur la toile, en sachant que ce n'est vraiment, vraiment pas la solution, mais là, comme décérébrée, comme un poisson mort . c'est faux, en fait, avant, j'ai terminé la rédaction du projet, j'ai écrit à S. avec ce qui m'obsède et ce qui me fait tenir pour ces derniers jours à venir. je ne sais pas vraiment où je vais. non, c'est faux, aussi. L et P sont rentrés tard. L fatiguée, n'a rien mangé. j'ai lu, un livre qu'il me semble avoir déjà lu, et pourtant plus j'avance plus le souvenir que j'en ai disparaît. je regarde le jardin, chaque jour une nouvelle tache d'or d'orangé de rouge , et de temps en temps une feuille qui tombe lentement. 

24 sept. 2017

accords mineurs


Dans la voiture, je me suis posée la question de ce temps perdu, pourquoi ai-je fait tous ces kilomètres, pour attendre, en vain, renoncer, attendre encore, ne pas obtenir de réponses à mes questions, ne pas savoir poser les questions nécessaires. des questions, pas de réponses, et le feu dans ma gorge. Le doute brûlant, rien n'avance, pas même la file de voitures devant moi. Un peu sonnée, je me dit que je vais y passer une heure, il y a des travaux, le soleil cogne que les vitres, je pense: à quoi bon. Si je renonçais. A la radio, une chanson entraînante. je regarde dans mon rétroviseur en pensant à la file de voitures qui s'allonge derrière. Dans le cadre allongé, il y a une jolie blonde, et la moitié de son passager qui dansent exactement sur le rythme de la musique qui est dans ma voiture. Pour cette petite danse de joie, ça valait la peine de perdre le temps, de perdre la raison, de ne pas avoir de réponses. Je leur souris et je démarre. 

10 sept. 2017

le dimanche


J'ai observé où le gros chat orange jouait les odalisques, sur l'herbe rase en plein milieu du soleil. J'y ai posé la chaise longue à rayures. Le vent dans les cheveux, qui fait frissonner la peau, alors une couverture. Le gros chat orange ne s'y est pas trompé, il a poussé son corps élastique jusqu'au mien, au point A sa tête posée sur mon sein, au point B, dans la diagonale exacte de mon torse, son arrière -train lourd et sa queue qui l'enroule sagement. Il ronronne. Je ronronne. Nous nous chauffons la peau et le poil de concert dans le soleil de septembre, le vent frais qui glisse sur la peau de mon cou. Nous ne faisons rien. Sous mes paupières, tout est orangé. Plus tard, tout est gris et vert. Je reprends un pinceau, un godet d'eau, et j'aligne des bleus. Je suis dans la couleur et ailleurs, je pense à cette histoire de fil, de mémoire, d'instants collectionnés, une petite voix me susurre - à quoi bon - je lui réponds - pour le vent.

9 sept. 2017

lavis


Dans le train, je pensais que j'aimerais croiser une personne que je connaisse là-bas. Puis j'ai replongé dans les mots d'Erri De Luca. J'avais pris ce livre avant de partir parce qu'il tient dans mon sac, mais ni veste ni foulard. J'ai quand même pensé au parapluie. Je me suis retrouvée en Italie, il y a un livre posé contre un verre, devant la soupe ; la peau de Laila et du mimosa. J'ai croisé une personne connue, mais qui ne me connaît pas, j'ai crû d'abord que c'était un homme, c'était une femme. Elle a dit des mots qui m'ont plu sur l'inspiration, puis elle a parlé de tartan, et mon oeil s'est trouvé piégé dans des images qui disaient 'cheveux", 'perruque', 'tonsure' . Puis le mausolée des cheveux.  Finalement, j'ai oublié le temps dans les salles pour lesquelles j'étais venue. J'ai envoyé des images à des personnes que je connais, nous avons échangé quelques mots sur l'étrangeté, sur les cheveux et les reliques, des mots glissés vite fait sur l'écran d'un téléphone, dans la pénombre d'une salle d'exposition, un petit lien qui nous a tenu serrés quelques instants. Il pleut quand je sors, je n'ai pas si froid, mon parapluie est trempé et goutte dans le métro, une canette de bière tangue sur le sol, une grosse dame dit très haut "les gens sont des porcs". Dans le train, la jeune fille se noie avec avidité dans l'écran de son téléphone, elle dit qu'elle a enviiiiiiiiiiie de soleil, elle ferme jusqu'au cou son blouson argenté et se blottit dans les bras de son amoureux en lui chantonnant qu'il est vraiment trop chiant. Je regarde leur reflet dans la vitre, noyé dans la ville derrière, je retourne au jardinier qui égrène sa vie dans les pages du livre. 

22 juil. 2017

chapeau



clic clac
j'ai pris mes cliques et mes clacs
mes fesses ma rate et mon foie
j'ai secoué ma valise
allez ma vieille, on va voir ailleurs si on y est
avant j'ai fait du vide, j'ai fabriqué un nid de ses cheveux je me suis regardée dans les yeux j'ai mangé de l'aubergine grillée j'ai joué à chat-perché j'ai compté les pipistrelles j'ai pleuré de l'intérieur
et
j'ai fait ma valise
ma valise d'été
des mots
du papier vierge
des aquarelles
une écharpe douce
des nus-pieds
une gomme
et
clic clac
elle et moi on a pris nos cliques et nos clacs
mes pieds mon Coeur et mes yeux
je suis ailleurs et j'y suis

13 juil. 2017

ce blanc
aurais-je les mots justes, ou juste les mots, pour y dessiner un après
il y a eu un glissement de terrain . quelque chose a tremblé en bordure de mon champ de vision, j'ai cherché à saisir l'impensable . quelque part, ils se tenaient debout et joyeux, le sol s'est dérobé sous leurs pieds, le vide les a happé, l'absence insolente et violente les a déchiquetés. nous, à la périphérie, nous avons vu le sol disparaître, le sol s'évanouir sous nos pas, nous avons vacillé, la béance profonde nous frôle, nous déséquilibre. je marche sur son arête, désormais, acérée, je perds l'équilibre. je la serre contre moi. autour, plus loin, les autres détournent le regard. ne pas en parler les protège peut-être, c'est ce qu'ils espèrent sans doute. alors je reste là avec cette douleur, avec un trou dans le corps, espérant vaguement que l'amie, celle qui le fût, peut-être osera rompre la glace, me saisir la main et libérer mes mots, que ceux qui ont à peine senti un tremblement du sol et de l'air ouvrent la bouche et libèrent mes mots . je ne suis que sur la bordure du paysage désormais crevé, éventré, ça fait mal. eux marchent au fond, tanguent, la joie s'est tarie. elle reviendra, timide, l'herbe repoussera, adoucira les bords tranchants du gouffre. le paysage ne sera plus le même, parce qu'un jour de mars, il a plié ses vêtements au bord de la rivière et choisi le silence .

24 févr. 2017

n'importe quoi avec n'importe quoi



1.  nique ta mère supérieure
4.  jours Venise
5. je reprends
7. petit théâtre baroque
8. il est bientôt
9. des rêves encore dingues
12. je veux dormir encore
15. il pleut des cordes
18. ce matin, réveil normal
22. j'ai dormi tard
26. ce matin, sucre glace
29. je n'ai pas réussi
31. je reprends mais sans être sûre
34. que raconter
36. bon ce n'est vraiment pas si évident
38. une éternité que je n'ai pas
39. je n'ai pas écrit tout de suite
44.  encore un moment
47. moins de
50. trop tard
51. ça fait des lustres
54. est-ce que je suis capable
57. as-tu avancé ? non
59. une éternité que je ne suis pas
61. voilà voilà voilà on peut pas
62. exercice de triche
64. matin à F.
67. hier, je me suis interrompue
70. petit matin. pourquoi petit ?
72. premier jour de novembre
75. allez, la quiétude du petit matin
79. c'est toujours dur, en fait
82. OK. j'ai envie de péter la gueule à quelqu'un
85. voilà, voilà
86. il faudrait que ça se passe dans une conserverie
88. si longtemps
89. je reprends, je suis dans
91. bon, ça suffit là quand même


des débuts de 
ou faire un bouquet de n'importe quoi avec n'importe quoi (Mère Castor)


17 févr. 2017

escargot et tête de veau













deux jours à baguenauder le nez en l'air - ciel bleu - soleil presque printanier - un thé par-ci, une tarte par là - le musée d'histoire naturelle et ses blagues en vitrine - les prémisses du Carnaval à venir - le Bonnenfantenmuseum et ses carambolages art médiéval et contemporain - la peut-être future école d'art de ma gazelle - un art de vivre tranquille - bref, Maastricht . Les Pays-Bas encore une fois . 

c'était bien, tu sais .

aujourd'hui, nous avons préparé le futur petit chantier maison, nous avons taillé les pommiers, j'ai déterré des pieds d'anémones du Japon de son jardin pour le mien, j'ai rêvé quelques dessins, des boîtes aussi, rêvé seulement, nous nous sommes réchauffés au coin de leur feu, il m'a montré ses derniers dessins pour l'exposition à venir (peut-être), ça m'a ému ce trait qui tremble un peu, qui s'affirme de nouveau par endroit, j'ai un peu massé son dos qui est comme rétréci et nous avons regardé les mésanges bleus et le chardonneret et leur ballet continu à sa fenêtre, elle a tenu serré contre elle son vieux chat, à un autre moment les trois filles ont ri aux éclats passionnées par leur partie de jungle speed, elles sont parties faire le tour de la colline avec C. , le jour déclinait, nous sommes rentrés , à deux pour deux jours .

C'est bien, tu sais .

15 janv. 2017

empaillé


il pleut
une goutte ponctue la musique de la pluie mezzoforte
je suis désoeuvrée je ne sais pas quoi écrire quoi dessiner quoi rêver 
j'ai mal au crâne 
ce n'est ni important ni grave mais c'est un gouffre sans fond une nuit sombre et profonde
une sirène de pompiers au lointain couvre un instant la pluie
le vrombissement d'un avion de ligne
mon chat miaule à la porte, il a le poil brillant de pluie, nous nous regardons 
je ne bouge pas
comme une statue de sel
qui s'effrite
un jour mon docteur m'a dit que je n'était pas le genre de personne à sombrer dans la dépression
ah
j'y pense chaque fois que je glisse dans le gouffre
j'aurais voulu qu'il neige pour la ouate pour que ça crisse sous le pied pour faire un bonhomme de neige
il pleut 
ce n'est pas si grave ce n'est pas si important 
il va bien se passer quelque chose 
un trait à l'encre de chine 



8 janv. 2017










pour clore la vieille année, nous sommes retournés dans les lieux qui nous habitent - très accompagnés, et pour travailler - c'était bien, presque magique.

Gand
Ypres
Anvers
La Haye
Amsterdam

bien sûr, nous y retournerons, ce n'est pas si loin, et c'est comme s'arrêter quelques jours dans la maison de son enfance - joyeuse l'enfance, légère, courses dans les prés et pomme croquante.

maintenant, je reprends les crayons, les aquarelles, la plume, la colle, les ciseaux, les vieux papiers et hop .
maintenant, j'imagine les mois à venir, et aussi cet instant, oui celui-là , et celui-là, et celui-là, et celui-là, et 

2 janv. 2017

pouêt


Oh

deux mille dix-sept
demi l'odyssette
demi-île, dis, cette (île-là)
dem(ain) île , dis, cette (odyssée)


la fête
à la guinguette
toute l'année
ça en jette
des paillettes
en salopette
la fête
la fête
la fête


happiness
generosity
enjoyment
sweetness
quietly
slowly

à toi qui passe par ici, par hasard, par envie, je te souhaite une belle année,
regarde, elle a encore la peau douce, des paillettes dans les yeux, un sourire au coin des lèvres, un fou rire dans la main, regarde, elle est encore curieuse, ouverte, pleine de promesses, regarde, si tu la regardes vraiment, si tu lui prends la main, si tu marches à ses côtés, nous ferons un joli bout de chemin ensemble





8 sept. 2016

ancre




un matin
aube
sol de bois moucheté de lucioles solaires
air saturé des voix de mille moineaux
ça pépie fort
suspension
je suis dans La Jetée , dix-huitième minute, j'ouvre les yeux, cinq secondes de mouvement entre deux images fixes

un autre matin
soleil d'aube à travers d'autres persiennes
pluie d'or sur un autre sol de bois
espace saturé de silence
prairies sèches, pierres sèches, arbres tordus, pas un oiseau
j'ouvre les yeux, je suis une image fixe dans un temps suspendu

un autre jour
crépuscule
ors
et l'enfant