30 mars 2018

les allers retours





des lambeaux de moi se décollent, c'est un peu douloureux, tout-à-fait fascinant, je me prends un peu les pieds dedans, je ne me reconnais plus vraiment, je ne sais plus trop où je suis . j'ai raté un train, oublié une identité, fait deux allers-retours coup sur coup pour paris, un aller-retour d'ici à charleroi, le soleil couchant sur la sambre a comme mangé les gens sur le quai, un aller-retour de l'atelier à la galerie, le train pour paris, je me suis perdue dans la foule, j'ai retrouvé mon souffle un instant entre deux mailles (l'idée de voler un ou deux Minimes de S.Hicks m'a effleurée), j'ai marché, j'ai marché, je me suis endormie bien trop tard, la pluie sur les toits gris, j'ai emprunté un parapluie, j'ai marché, j'ai marché, je me suis perdue, encore, encore, et encore, j'ai raté deux rendez-vous, mais ramassé deux caisses à vins vides parfaites, j'ai marché, j'ai marché à côté de moi, j'ai perdu mon ombre, et les mots, j'ai pris le train, j'ai dormi, pas dormi, les yeux ouverts dans le noir, j'ai attendu que le merle chante pour penser que le jour était de nouveau là, j'ai écrit, j'ai écrit, j'ai écrit, je me suis regardée écrire, je me suis demandée qui j'étais, j'ai pensé que j'étais un mensonge, j'ai flotté, j'ai fait un aller-retour d'ici à amiens, la porte était close, j'ai pensé trop tard plus tard qu'ils ne devaient pas être si loin, j'ai raté un rendez-vous, je marche, je marche, les lambeaux se détachent, je ne ressemble plus à rien, ni à mon père, ni à ma mère, ni à moi enfant, ni à moi vieille, ni à un oiseau, ni à un brin d'herbe,  je me sens très vide, vacante, flottante, le chat s'étire, le merle chante le jour qui s'éteint, le ciel s'étire,  le jour chante le merle qui s'éteint, je me demande, non, rien


3 commentaires:

Bonjour, merci d'être passé dans ma cabane virtuelle . Si vous laissez une trace, je répondrais ici. A bientôt