la bête gît plat ventre brun sur vert - comme un enfançon un chaton énorme
déjà six jours sur le fossé - fourrure brune douce sur herbe verte tendre
ça pousse comme une belle pâte à pain
bientôt ça va fondre - printemps dernier , un autre fossé, autre bête , blaireau, mangé lentement par le temps , à la fin chétif tas de poils bruns , et plus rien , terreau noir
je regarde à chaque passage, le marcassin peluche ; l'oeil mesure le temps , la vie en dessous qui s'agite sans bruit et sans à-coups
j'y jette chaque fois la petite boule d'amer , pour voir - les vies à l'intérieur de la bête la trouveront-elles à leur goût pour la réduire en miette
pour faire passer l'amer, aussi le sucré : gaufres liégeoises mortelles - résurrection du palais - sucre perlé croque caramel - les dessous (et autres réveils-papilles) Un dimanche à la Campagne
ai enterré un oiseau dimanche, un joli oiseau noir. Je l'ai caressé avant, tenu dans ma main.
RépondreSupprimerj'ai toujours le coeur aimanté vers les bêtes gisantes sur le bas-côté, certaines écrasées les viscères à l'air, d'autres comme endormies et pelotonnées. je cherche aussi des yeux les buses et autres petits rapaces, bien vivants eux, qui aiment bien se poster le long de la route en sentinelles curieux du monde moderne. doux-amer, exactement.
RépondreSupprimerC'est etrange comme ce genre de choses nous fascine, nous attire. La vie en dessous, surement.
RépondreSupprimerIl faut passer a autre chose, faire des gaufres (elles sont belles), se faire des moustaches de confiture sucree-collante.
De l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit.
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