Rue de l'Alouette, habite une vieille.
Les gosses du quartier l'appellent Mémé Bigoudis.
Elle ne sort jamais sans son fichu noir, son manteau noir et son sac en plastique,
qu'il pleuve, qu'il tempête, qu'il canicule.
Les gosses du quartier la suivent parfois en riant sous cape,
mais ils ne sont pas fichus de la rattraper dans l'escalier pentu
qui mène à son deux-pièces sous les toits.
Elle est vieille, Mémé Bigoudis,
mais elle semble voler dans l'escalier chenu,
et là c'est elle qui rigole.
Rue de l'Alouette , habite une vieille.
Les gosses du quartier l'appellent Mémé Bigoudis,
car de son fichu noir dépassent,
qu'il pleuve, qu'il tempête, qu'il canicule,
des rouleaux et des piques en plastique aux couleurs fanées.
Rue de l'Alouette, habite une vieille
qui rit sous cape,
car personne ne connaît son secret,
pas même les gosses du quartier.
Chaque 30 avril ,
dans son deux-pièces sous les toits,
la vieille ouvre la fenêtre, ôte son fichu noir,
et un à un, avec grâce et délicatesse,
enlève les bigoudis qui ne quittent pas sa tête
de tout l'hiver.
Alors, se déploient jeunes pousses tendres, herbes folles,
clochettes et pétales soleil,
ça bourdonne, ça piaille,
nuées de papillons,
abeilles, grillons,
chêne, hêtre, lilas,
ça sent bon,
un couple d'alouettes volute dans le ciel bleu,
Mémé Bigoudis sourit
et dans le reflet de la vitre,
regarde le printemps s'éveiller sur sa tête chenue.
L'à faire du mois d'avril, roulée par La mère Castor , chez qui le printemps se déploie tous azimuts.
Je veux le même gazon.
RépondreSupprimerLa version Bigouden n'est pas mal non plus, surtout en accumulation. (Et en compression, tu crois ?)
Frida l'aurait tant aimée !
RépondreSupprimerTrès belle histoire, j'adore cette grand-mère!
RépondreSupprimerTirée par les cheveux certes mais tellement rouleaux de printemps...
RépondreSupprimerCharmante mémé.
RépondreSupprimerJ'aimerais la rencontrer.
Ravie de faire la connaissance de mémé Bigoudis.
RépondreSupprimerJolie conte et beau dessin : )
RépondreSupprimerLe bigoudi ravie les tête et les yeux. Quel crayon ...
RépondreSupprimerMémé Bigoudis, mon héroïne d'un jour. C'est une histoire que j'aimerais raconter, merci beaucoup.
RépondreSupprimerMerveille ! (Quand je serai vieille, tu crois que... ???)
RépondreSupprimerje suis enchantée par ton histoire, tes dessins. je sentais venir une fin printanière et en même temps je me suis laissée complètement surprendre par cette toison éphémère et magnifique.
RépondreSupprimerj'ai rien vu venir - frissons et larme à l'oeil à la finale (et c'est pas une figure de style).
RépondreSupprimerc'est magnifique.
j'aime beaucoup le récit et les dessins. Plein de charme
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