Elle ouvre un oeil ; toujours elle s'étire, filet d'eau s'évadant de sa cage.
Il s'éveille, roulé en boule, en cercle autour de lui-même.
Elle cligne des yeux, chasse le givre de ses cils. Elle inspire.
Il se sent minuscule, parfois majuscule. Il prend son temps, toujours.
Elle s'étire, ronronne parfois - c'est vrai ;
Il tourne sur lui-même, offrant son visage blanc au vent.
Debout, elle s'étire encore, parfois, histoire de . Et elle monte, elle monte ...
Il jaillit de sa boîte de cristal et entame son voyage dans un bond ; il bat la campagne, l'oeil rond.
Elle monte, monte, sans jamais s'arrêter ; elle se sent grandir . Elle prend son temps, toujours.
Il sait parfaitement où il va, il a rendez-vous.
Au sommet, elle rayonne, elle se sent puissante, invincible, maître des fous.
...
Elle peut redescendre, apaisée. Douce, moelleuse chute.
Il roule sa bosse, toujours en cercle, une course tranquille, comme un fantôme d'ivoire.
Elle sait qu'elle a rendez-vous . Il y a un instant étrange, suspendu où il lui semble se liquéfier.
Il sait qu'il a rendez-vous ; un corbeau ouvre un oeil, secoue ses ailes ; Le temps se suspend .
Repue, ses paupières s'alourdissent.
Repu, ses paupières s'alourdissent.
...
Ces deux-là ont rendez-vous et jamais ils ne se trouvent.
Elle est du matin, il est du soir .
Parfois ils se frôlent .
Elle est lui, il est elle.
A lui la nuit,
à elle le jour.
SoleilLune
Un mobile immobile et un racontar pour l'à faire du mois , à l'invitation de la Mère Castor :
double-personnage , double-figure
et des mots à égréner
(campagne.histoire.ivoire.le vent.boîte.blanc.choisir.corbeau.cristal.fous.cercle.eau.l'amour.cages.grandir.givre.maître.voyage)
magnifique et délicat, je relaie ou demain, ou dimanche, merci Madame Alfred, merci.
RépondreSupprimerjoli joli!!!!
RépondreSupprimerAh bon sang, ce que c'est beau, j'en suis toute émotionnée, tiens.
RépondreSupprimerOh... éternel retour de l'homme soleil et de la femme lune, vieux mythes qui se décline aussi dans le folklore espagnol. Elles l'ont dit : joli !
RépondreSupprimer"le soleil...Rdv avec la lune... mais le soleil l'attend... pour chacun a sa chacune..." avec des moustaches comme celle-là elle a bien raison de lui tendre le regard...MMmmmm un note qui va bercer ma nuit.
RépondreSupprimer"pence" sera le dernier mot.. rigolo
Ah, ces deux là! Heureusement qu'il y a les éclipses pour se bécoter quelques minutes...
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec Sab: quelles moustaches!!!
Très joli ce mobile!!!!
RépondreSupprimerComme Sab, je fredonnais Trénet en lisant cette histoire simple, poétique et belle ! Merci et bravo pour ces instants d'évasion...
RépondreSupprimerla poste a du mettre en place la machine à téléporter le courrier ! monsieur Spock est -il un ami intime de madame Alfred ? c'est surement ça !
RépondreSupprimerbises
karine