(photo : bladsurb)
... ça s'est passé le 18 octobre 2008.
... ça a commencé par les Grandes Villes, en fin d'après-midi.
Ce jour-là, le ciel était limpide, la température étrangement douce. Certains se sont posés des questions, l'espace d'un instant, à propos de cette douceur atypique. Peut-être une femme brune à la peau fraîche s'est-elle penchée vers son amant, peut-être lui a-t-elle dit : "C'est étrange , non ? ... cette douceur ?...", peut-être a-t-il haussé les épaules .
Ce jour-là, tous auraient dû s'interroger, il faisait trop bon pour la saison.
... ça a commencé, très précisément, à l'arrêt de bus 10A de chaque Grande Ville.
Il y a d'abord eu un chuchotement, très bas, presque inaudible. Simultanément, très exactement à la même seconde, dans chaque arrêt de bus 10A de chaque Grande Ville, un homme a perçu le chuchotis qui venait du sol. Très exactement au même instant, dans chaque arrêt de bus 10A de chaque Grande Ville , chacun des hommes a baissé la tête pour comprendre ce que c'était que ce chuchotis ... non ... cette voix désormais parfaitement audible.
D'autres hommes, d'autres femmes, à présent, penchaient chacun leur tour leur tête vers ces voix montant du sol.
D'autres hommes, d'autres femmes n'avaient pas encore perçu les voix, les mots, mais bientôt ils pencheraient la tête. Bientôt, ils s'évaporeraient dans le ciel limpide comme ceux qui avaient déjà vu .
Dans le bitume, au pied de chaque homme, de chaque femme attendant le bus 10A dans toutes les Grandes Villes du Monde, un visage les regardait et égrénait des mots sans queue ni tête.
C'était eux, dans le bitume .
Chacun leur tour, ils ont disparu.
... ça s'est déplacé dans tous les arrêts de bus, les rues, les bureaux, les maisons, les supermarchés, sur toute la surface des Grandes Villes, puis des Moyennes, des Petites, les Hameaux, les Lieux-dits, les Cabanes cachées au fond des bois .
En quelques instants, il n'y eût plus rien d'autre que le ciel limpide, la douceur estivale et des narcisses à perte de vue ... encore quelques murmures puis le silence.
Il n'est rien resté, pas même une femme brune à la peau fraîche dans les bras de son amant.
contribution de Madame Alfred au diptyque d'Akinou, session 4.4 , découvert chez Marie Alster.
MK 4 SAISON 2 au débotté... pour camille, à vos trombones les filles!!!
RépondreSupprimerAlors là, ça me fait super chaud au coeur! A la fois de me voir citée ici et de voir que j'ai pu te donner envie de participer à ce diptyque que je trouve bien sympathique! J'aime bien l'atmosphère de ton texte: c'est vrai qu'il y a une ambiance étrange dans cette photo, comme un silence pesant...
RépondreSupprimerOh la la, ça me fait froid dans le dos!!!
RépondreSupprimerMERCI! J'adore! Cela me donne envie de réécouter l'une des chansons de Nougaro que j'aime particulièrement, une ville, je crois, où règne une semblable ambiance pesamment fantastique. Bref, ce texte vient de me faire le coup de la madeleine! Ouah! Tout peut arriver chez Mme Alfred!
RépondreSupprimerC'est vrai que sur la photo il y a plusieurs personnes la tête penchée vers le bas, je n'avais pas remarqué ! Ça fait peur... ce sera donc ce samedi, tu dis ?
RépondreSupprimerBienvenue dans le jeu Mme Alfred :-)
RépondreSupprimerEt bloguée du coup dans la salle de jeu de Racontars :-)
http://www.akynou.fr/racontars_jeux/index.php?2008/10/18/682-racontars-par-mme-alfred