16 nov. 2014

dés équilibre(s)


je suis allée à Berlin et j'ai glissé sur ses peaux . je n'y suis pas entrée, je n'ai pas vraiment trouvé l'entrée, je n'ai pas su soulever la peau, puis la peau, puis la peau, pénétrer la chair . la glissade était douce, agréable, étrange, hallucinée ; sous la surface translucide, j'ai aperçu . mais je n'ai pas su passer dessous. nécessité d'y retourner, seule, longtemps . retour . la douleur aussi . sous la peau, elle  chemine, creuse ; celle-là, je pourrais en tirer le fil. déverrouiller la mâchoire pour dévider la pelote . ah, soldats repos, repos, repos : ainsi je dis aux maxillaires. mais se cramponnent sur leur quant-à-soi. je continue. la route, à côté de mes pompes, inlassablement . je glisse encore sur la surface (ou je flotte), la gravité. ne surtout pas regarder en bas : l'abîme est sans fond, très vide, très plein (noir noir noir). c'est sans fin. parfois je pense à quoi bon. fermer les yeux, repos et poursuivre. je ralentis le rythme, je ne cours plus après le diable, je regarde bien chaque détail, chaque détail de l'horizon . 
retour à la danse . 
ah, c'est bon.
je décide le présent , à fond, très fort, très plein, très maintenant tout de suite et sans délais . déséquilibre divin. je suis le rythme, nous jouons à quatre, joie.
retour aux mains .
maints instants au présent à construire une petite forêt . le tissu. le drap ancien, l'étoffe, le poids.
ah, c'est bon. 
retourner la peau : à l'envers, ce sera un feu d'artifice (et fermer les yeux sur l'abîme)

2 commentaires:

  1. J'aime bien ton style... écrire... cela me rappelle quelque peu Jeanne Benameur. Tu connais ?

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  2. Merci, déjà. C'est bien d'avoir du retour. Et puis, non, je ne connais pas Jeanne Benameur, je vais découvrir !

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Bonjour, merci d'être passé dans ma cabane virtuelle . Si vous laissez une trace, je répondrais ici. A bientôt