28 mars 2013

amorces





limpide, calme, transparent, pas de frontière entre le fond, l'horizon, la surface, comme aux Palottes, exactement comme aux Palottes certains soirs de ces étés déjà loin, les étés où , les étés qui, ces étés sans limite à l'horizon, au fond, à la surface ; c'est exactement comme aux Palottes, ces certains soirs d'été, où le ciel s'embrase, le ciel rouge, la surface du golfe comme un miroir, exactement ces soirs là , avec le cri des mouettes comme étouffé, avec le vent comme empêché , avec le ciel rouge, le ciel orange, le ciel indigo, enfin bleu nuit , exactement comme ces soirs là la mer étal, limpide, transparente, tranquille, sereine, l'horizon noyé dans le fond, la surface emmêlée dans la peau du ciel ; exactement comme aux Palottes, ces soirs là, et pas d'autres, ces soirs rares où je tenais le temps posé sur ma peau comme un papillon, où tout était exactement raccord , où le temps murmurait éternité, suspension, pause, point point point dans chaque recoin de mon corps coeur boyaux muscles os peau fluides : étal . parfaitement étal. sinon, tumultes rages rage rage , elle me tord les boyaux la chienne, le coeur, les muscles, la peau, les os, les fluides . mer intérieure agitée, vent force 8 et contrevent , ça hurle, ça siffle - ah tu peux toujours courir respirer tenter le présent , elle te tient . qui le voit . personne. qui l'entend . personne . qui le sent.  personne . bien planquée derrière l'armure, la chienne enragée. Bien calfeutrée derrière la peau d'étain . comme d'autres soirs aux palottes, la mer étal mais d'étain, traîtresse, menteuse. tu vois, je sens parfois que c'est à deux pincées de déborder exploser foutre le camp aux quatre vents - tout à l'heure, je leur ai dit, à certains, ça va péter , je leur ai dit vous avez déjà vu ça un pétage de plombs, je leur ai dit , ils se sont marrés, moi aussi, on a fait semblant de lâcher les fauves . j'ai senti l'étal quelques secondes, plus tard, la surface, le fond l'un dans l'autre embrassés . ça dure jamais. quand je trouve la clé, j'ouvre la porte

4 commentaires:

  1. Le coeur en bandoulière, la colère en laisse. C'est très beau.

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  2. je contemple avec admiration une liberté que je n'ai pas et qui me fait méditer.

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  3. Je crois que j'aime encore plus celui-là !

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Bonjour, merci d'être passé dans ma cabane virtuelle . Si vous laissez une trace, je répondrais ici. A bientôt